Covid-19: Pour une aide d’urgence aux indépendant-e-s et aux PME!

 

Il est fondamental que la Confédération relève le plafond d’aides octroyées sous forme de RHT aux dirigeant-e-s de PME et étende l’allocation perte de gain à tous les indépendant-e-s. En tant qu'autorité cantonale en charge de l'économie, j'ai donc proposé aux différentes chambres professionnelles et associations d'entreprise de faire corps autour d'une initiative originale, qui sera lancée demain à l'attention de Berne. 

Dans ma dernière newsletter, je soulignais à quel point nos entreprises étaient formidables, rappelant la nécessité de préserver des acteurs qui constituent le tissu économique de notre canton. Je me rends compte avec cette crise combien ce que l’on appelle communément «le tissu économique genevois» est souvent perçu de manière abstraite, comme une entité diffuse dont on ne mesure pas vraiment la variété et la richesse.

Ce sont les centaines d’interpellations reçues sur les fils de mes comptes numériques et dans ma boîte mail qui m’en ont convaincu. Ces messages poignants d’entrepreneur-e-s forcé-e-s tout d’un coup de mettre leurs employé-e-s au chômage technique ou -pire- d’envisager une faillite, doivent faire réagir avec rapidité et pragmatisme.

Reconnaître les entrepreneur-e-s à leur juste valeur

Il serait trop long ici de revenir sur tous les témoignages reçus, mais ils demandent que soit reconnu à leur juste valeur les risques que prennent ces entrepreneur-e-s pour lancer des entreprises et créer des emplois. Bref, pour que soit reconnue leur participation à la prospérité de notre pays. Je réponds à tout le monde et souvent les questions se recoupent. C’est la raison pour laquelle je suis intervenu, ce vendredi sur Radio Lac (Podcast1 et Podcast2), pour partager les réponses et expliquer les mesures mises en place par le Département du développement économique (DDE).

Certains entrepreneur-e-s font des propositions; d’autres souhaitent s’engager en acceptant de se mettre en réseau. Je pense en particulier à la réactivité qui a prévalu dans la mise en place de de notre projet visant à aider les restaurateurs et les commerçant-e-s à mettre en ligne leurs produits, pour continuer à offrir leur service à la population.

Certes, la Confédération a réagi rapidement face aux pertes subies par ces acteurs économiques en prenant des mesures sans précédent pour venir en aides aux PME. Elle a accepté d’assouplir les règles concernant la réduction du taux horaire RHT (chômage technique), facilité les prêts bancaires à taux zéro et suivi le canton de Genève dans la mise en place de l’allocation perte de gain revisitée.

Des mesures fédérales insuffisantes

Cependant ces mesures ne sont pas suffisantes voire s’avèrent inaccessibles à une grande majorité d’indépendant-e-s. L’interprétation de l’ordonnance fédérale est beaucoup trop restrictive pour sauvegarder l’activité de celles et ceux qui constituent pourtant 594'000 personnes en Suisse.

La Confédération a en effet considéré que, sauf à être expressément répertorié-e-s dans l’ordonnance fédérale Covid-19, certain-e-s indépendant-e-s et PME n’avaient pas droit aux mesures d’aide, car ils/elles n’étaient pas touché-e-s directement par le confinement. Cette interprétation est arbitraire!

C’est justement parce que toutes ces indépendant-e-s et ces entreprises constituent un tissu, dont les fils imbriqués sont autant d’acteurs économiques essentiels à notre canton, qu’ils sont tous touchés par le confinement. Il n’est dès lors plus envisageable de procéder par exclusion de calcul ou de leur faire porter l’entièreté du fardeau du risque en cette période de crise. Le fédéralisme, ce n’est pas être d’accord tout le temps, c’est aussi pouvoir exprimer son particularisme, comme le canton de Genève l’a fait en fermant les chantiers.

Une réaction politique forte

A mon sens, une mesure qui devrait être strictement appliquée pour protéger les ouvriers. Mais le fédéralisme a ses limites. Il contraint le canton dans sa volonté d’étendre les mesures d’aide car certaines relèvent du droit supérieur. La réalité des charges et les pertes subites de revenu exigent une réaction politique forte visant à faire entendre la voix de ces milliers d’entrepreneur-e-s.

Pour que la Confédération relève le plafond d’aides octroyées sous forme de RHT aux dirigeant-e-s de PME et étende l’allocation perte de gain à tous les indépendant-e-s, nous devons nous unir. C’est dans cette perspective très concrète que j’ai proposé aux différentes chambres professionnelles et associations d'entreprise, en tant qu'autorité cantonale en charge de l'économie, de porter de concert une initiative originale qui sera lancée demain à l'attention de Berne. 

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