Les vertus du Jeûne

Je profite de la trêve du Jeûne genevois pour donner quelques nouvelles. C’est la vertu de ce jour férié que d’offrir, le temps d’une cueillette de pruneaux, une respiration bienvenue.

Près de quatre mois après ma dernière newsletter, je vous adresse ces lignes en espérant que vous êtes en bonne santé, vous et vos proches, et que ces derniers mois n’ont pas été trop difficiles dans le contexte de pandémie que nous connaissons toutes et tous. Je sais combien les responsables d’entreprises mais aussi les salarié-e-s, les retraité-e-s et les jeunes en formation que j’ai rencontré-e-s au printemps passé ont le sentiment que la crise économique et sociale ne fait que commencer. Et je partage ces inquiétudes.

De mon côté, j’ai entamé une activité professionnelle nouvelle au sein de WISeKey, société basée à Genève et active dans la cybersécurité. Chargé d’anticiper les changements digitaux à venir et de faciliter le déploiement de solutions technologiques simples et efficaces, je peux ainsi prolonger et concrétiser dans le secteur privé ce que j’ai identifié et promu il y a de nombreuses années déjà dans le secteur public : une action déterminée face aux risques et opportunités d’un monde où l’impact du numérique va croissant.

Cette activité professionnelle m’intéresse beaucoup non seulement car elle est en phase avec les défis du moment, mais aussi parce qu’elle me permet d’entrer dans la vie concrète de l’entreprise, de comprendre de l’intérieur ses impératifs industriels et financiers, et d’être confronté aux réalités d’un marché. Ainsi, je mesure par exemple sur le volet de la recherche les conséquences bien réelles de l’échec de l’accord cadre avec l’Union européenne, ou encore les tracas administratifs parfois délirants générés par l’inflation réglementaire.

Je profite donc de ce statut nouveau pour emmagasiner des informations, éprouver des idées, expérimenter des processus, échanger avec des acteurs économiques, et surtout… observer. Observer le champ professionnel bien sûr, mais aussi le champ politique. Autrement dit, prendre du recul, penser les choses différemment, écouter les nombreuses voix qui continuent d’alimenter mes réflexions sur une capacité pour la population de reprendre la main sur le cours des choses. L’enjeu est là, reprendre la main.

Je constate par exemple l’absence de plan de relance voulu et assumé, contrairement aux pays qui nous entourent et qui ont décidé souverainement de mettre le paquet - au propre comme au figuré - pour redonner des perspectives de travail durable aux jeunes générations. Je constate l’abandon social de nombreux aînés dont on a sous-estimé l’impact de la pandémie sur la vie courante. Et je constate aussi l’incapacité de l’Etat de tirer les enseignements de tout cela pour faire face à la prochaine crise, pandémique où numérique.

Pour la première fois depuis très longtemps, j’ai aussi pu passer cet été des moments privilégiés avec ma femme et mes enfants, sans le souci omniprésent de devoir gérer le prochain problème. Ces instants revigorants m’ont permis de mener des réflexions estivales dont je vous tiendrai informé-e en temps voulu. Je n’ai pas oublié l’énergie extraordinaire qui s’est dégagée de la campagne que nous avons vécue ce printemps. Et je vous en suis encore plus que jamais reconnaissant.

Cette énergie, tout comme une certaine liberté retrouvée, je les ai investies dès cet été dans plusieurs causes bénévoles, dans des domaines qui me sont chers, tels que la culture et le sport, et notamment le sport handicap avec l’association www.francitius.ch. Je monterai par ailleurs sur les planches, dès la fin novembre, pour une trentaine de représentations (dont une à Genève, le 20 décembre - réservez vos billets : www.FriBug.ch !) avec l’équipe de la revue fribourgeoise, pour un spectacle qui s’annonce haut en couleur.

Voilà pour mes échéances immédiates, dans une phase où je peux respirer à nouveau, réfléchir et… agir à la faveur d’engagements nouveaux pour Genève et la Suisse. Des engagements concrets que je détaillerai bientôt par ce canal de la newsletter, et sur lesquels j’aurai besoin de votre participation. Car si j’ai pris goût à l’observation, je ne suis pas pour autant devenu un contemplatif. Après la cueillette des pruneaux, il faut passer à la réalisation de la tarte et à sa dégustation. Excellent Jeûne !

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