In Léman we trust!

 

Les cantons de Genève et de Vaud se sont associés à l'EPFL, vendredi passé, pour lancer la Trust Valley, rassemblement des très nombreux acteurs publics et privés investis dans le domaine prometteur de la cybersécurité.

La confiance numérique est un enjeu de société. L'actualité nationale et internationale nous l'a rappelé ces derniers mois, entre les pannes inexpliquées de Swisscom ou les attaques informatiques entre Etatscomme celle de l'Australie rendue publique la semaine passée.

Comme on a pu l’observer aussi ces derniers mois, la pandémie du coronavirus a donné un coup d’accélérateur à la numérisation de notre tissu économique, notamment à travers l’usage accru d’outils informatiques dans le cadre du télétravail. Si on ajoute à cela la multiplication des objets connectés dans notre quotidien, on peut considérer que plus aucune entité ni personne n’est aujourd’hui à l’abri du vol de ses données les plus confidentielles.

Dans ce contexte, il apparaît essentiel de donner davantage de garanties aux usagers-ères en termes de protection de leur sphère privée et de maîtrise des données, à travers le développement d’infrastructures, de services et de produits logiciels sécurisés dès le stade de leur conception. Convaincus que la région lémanique a le savoir-faire pour y parvenir, les cantons de Genève et de Vaud se sont associés à l'EPFL vendredi passé pour lancer la Trust Valley, rassemblement des très nombreux acteurs publics et privés investis dans ce domaine prometteur et qui ne demande qu'à se rendre visible sous une enseigne commune, pour passer au faire-savoir. 

Un rôle majeur pour le canton de Genève

Il m'est d'emblée apparu que Genève avait un rôle majeur à jouer, dans un esprit de collaboration interdisciplinaire et selon une logique d’intelligence collective, pour dépasser les sectorisations traditionnelles. Genève, berceau du World Wide Web, est en effet l'endroit où la technologie rencontre l'humanité. La Genève internationale, qui s'est en partie construite en réponse aux changementstechnologiques de ce monde, occupe désormais une place de choix dans la gouvernance du numérique; plus de 50% des processus diplomatiques liés au numérique sont discutés et élaborés à Genève. 

Ce rôle de tour de contrôle de la cyber-sphère se manifeste autant par une grande proximité géographique des acteurs – lesquels sont adossés à un formidable écosystème économique et scientifique actif dans le domaine de la confiance numérique et physique (les entreprises SGS, ProtonMail, IDquantique, etc.) -, que par la diversité unique de thématiques qui y sont traitées (l’OMC sur le e-commerce, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur la protection de la vie privée et la liberté d'expression sur Internet, l’UIT et ISO sur la standardisation et l’infrastructure du numérique, le BIT sur les effets des nouvelles technologies sur le travail et les emplois du futur, le CICR sur la protection des données et cyber-opérations dans les conflits armés, l’OMS sur les addictions relatives aux expositions à la cyber-sphère, le CERN, etc.).

Un enjeu de sécurité pour les entreprises

Les entreprises ont connu une forte augmentation des attaques informatiques ces dernières semaines, en parallèle à la progression de l'usage des réseaux numériques. Dans ce contexte, la cyber-sécurité se relève un levier crucial de la réduction des risques. Elle doit voir se développer les moyens de protection contre les tentatives de piratages informatiques susceptibles de paralyser les activités d’une entreprise. 

La cyber-résilience, elle, est davantage tournée vers la préparation à une attaque, ainsi que le comportement à adopter durant et après l’événement. Cette notion fait plutôt référence à la capacité de l’entreprise à se préparer à affronter de nouvelles menaces et à surmonter les éventuelles agressions. La cyber-résilience se nourrit de la confiance numérique. Et inversement. 

Ces deux enjeux – cybersécurité et cyber-résilience – ne sont pas des élucubrations de scientifiques de la branche. Au contraire, ils sont une nécessité car ils auront une incidence très concrète sur la vie de millions de personnes, qui exigent plus de transparence et la protection de leurs données.

Grâce à la Trust Valley, ces deux enjeux connaîtront une puissante acceleration et placeront nos deux cantons à la pointe du secteur numérique en améliorerant encore les conditions-cadre économiques de notre région et en favorisant la création d’emplois.

Une perspective pour les emplois du futur

En effet, et ce n'est pas là le moindre des avantages de cette démarche commune préparée depuis des mois entre les deux cantons et leurs hautes écoles respectives, ce projet de développement de l'économie de la confiance doit permettre de confirmer les besoins  en matière de formation aux métiers du numérique, de la formation de base à la formation continue, en passant par la formation de pointe. Ce sont des milliers de nouveaux emplois qui sont en jeu, tributaires du réseau des écoles et des sociétés actives dans ce domaine le long du Léman. Il est temps de faire confiance aux formidables viviers de talents que nous avons sur nos territoires, que ceux-ci proviennent de nos institutions, de l’économie privée ou qu’ils-elles soient des autodidactes passionné-e-s, c’est désormais à la Trust Valley de les faire se rencontrer et de les faire grandir!

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