Rester debout

Mercredi, le Ministère public a transmis un avis de prochaine clôture dans la procédure qui me concerne, signifiant ainsi que l'instruction pénale touchait à sa fin. C'est une étape importante qui a été franchie.

J'ai été totalement innocenté sur le volet Manotel qui aura pourtant poussé le Ministère public a demander au Parlement une deuxième levée d'immunité me concernant. Quand on se remémore les centaines d'articles à charge, et les mois où j’ai été trainé dans la boue sur le thème du financement des activités politiques, on mesure la relativité d’un acte d'accusation. Il a aussi été reconnu que je n'avais pas pratiqué d'abus d'autorité pour favoriser l'ouverture d'un bar.

Dès le début, mes adversaires de tous bords ont voulu construire un dossier à charge avec des faits montés en épingle confirmant une instrumentalisation politique. Les accusations médiatisées les plus nombreuses se sont totalement dégonflées, comme les retours d'ascenseur à Manotel. On en reste au point de départ: le voyage.

Le Ministère public avait le choix entre un classement ou une condamnation. Il a préféré transmettre cette responsabilité au juge, parce qu'il y avait un doute. Ce renvoi est un soulagement. Une décision sera enfin rendue par un juge impartial et indépendant. Décision qui - je l'espère - arrivera le plus rapidement possible.

Je ne me suis pas une victime, je suis une cible. On ne compte plus les fuites politiquement orientées qui ont émaillé la procédure. Des fuites alimentées par des groupes étonnamment bien renseignés, à l'image des procès-verbaux d'audition dans l'affaire dite du Service des votations, qui tombait à point nommé pour remettre en cause la votation sur la loi sur la police. Pourquoi un échange de SMS saisi lors d'une perquisition qui a eu lieu il y a des mois a-t-il été envoyé au journal le Temps, et publié seulement cette semaine, un jour avant l'annonce de prochaine de clôture du Ministère public?

Certes, je m'attendais à ce que certains cherchent à profiter de ce procès public permanent.

Aujourd'hui, c'est à la direction du PLR que ce procès se poursuit. Sa présidence s'en sert pour fomenter une exclusion et s'indigne dans la presse, convoquant la Morale plutôt que les grands principes du Droit. Mais que dit-elle de la transparence du financement des campagnes politiques? Rien. Que dit-elle du secret de l'instruction quand aucun autre élu mis en prévention n'a subi le déballage public de ses procès-verbaux d'audition? Encore rien.

C'est à nouveau par une opération de communication que les Genevois-es ont appris la volonté de la présidence du PLR de m'exclure du parti, lundi prochain, avec les médias aux abords. La manœuvre d'exclusion est révélatrice de l'acharnement d'une faction qui choisit le creux du mois de juillet pour la mettre en œuvre. A ce procès politique, je n’irai pas. Mon droit à être entendu est un leurre.

Il ne s'agit plus de la culpabilité ou de l'innocence d'un homme, il s'agit d'une mise à mort politique. Et à tous ceux qui la souhaitent, le Radical que je suis dit qu’il restera debout.

Désormais je sais, grâce à tout ce que j'ai traversé depuis deux ans, que toutes les victoires sont provisoires.

 

N.B.: L'envoi de cette newsletter reprendra au mois d'août.

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