Le pari des Automnales

Un des défis à l'avenir sera de rendre possible au plan sanitaire ce qui est devenu impératif au plan économique. Le rendez-vous de novembre prochain à Palexpo constitue un test.

Après huit mois d’arrêt, Palexpo va redémarrer son activité d’accueil de foires et d’expositions. C’est la bonne nouvelle de la semaine écoulée, par contraste avec toutes les annulations et tous les désistements dus à des contraintes sanitaires encore très strictes au vu de la diffusion de l’épidémie de COVID-19.

En effet, les Automnales, rendez-vous traditionnel de la mi-saison à Genève, auront bel et bien lieu. Du 13 au 22 novembre, Palexpo verra enfin ses Halles se remplir à nouveau de visiteuses et de visiteurs. Mais il s’agira d’une affluence dosée et qui devra être intelligemment encadrée pour éviter de générer de nouveaux foyers de contamination.

Interagir avec les autres

Ainsi, nous allons expérimenter sur une période de temps donnée et dans un lieu dévolu aux foires, un nouveau concept de manifestation adapté à cette nouvelle donne pandémique. L’enjeu, c’est de rendre possible au plan sanitaire ce qui est devenu impératif au plan économique. Autrement dit redémarrer l’activité sociale malgré la maladie.

Les polémiques ne manqueront pas, pointant du doigt le risque de concentration de personnes, et dénonçant le primat de l’économie sur la santé. Le débat fut vif lors de la réouverture des grandes surfaces. Et nul doute qu’il le sera encore. Or, ces lieux de passages et de vie sont nécessaires aux rencontres et aux échanges qui participent au bien être psychique de tout un chacun-e. Depuis le semi-confinement et avec les mesures sanitaires, les contacts sont plus distendus, il a fallu intégrer des règles de distanciation rigoureuses et beaucoup parmi nos concitoyen-ne-s souffrent de cette atomisation sociale.

Une population soudée et responsable

Pour répondre à l’appétence naturelle du lien, il faut relancer un certain nombre de manifestations dans les lieux publics, reprendre un certain rythme dans les échanges commerciaux et expérimenter de nouvelles formes de rapports humains par-delà les liaisons numériques. C’est vrai pour les Automnales comme pour le traditionnel rassemblement automobile de mars.

Le ralentissement économique, les interrogations individuelles sur les perspectives en matière de travail et la diminution massive des interactions physiques font plus de mal, à ce stade, que l’impact direct du virus sur la santé collective et individuelle d’une population, surtout quand notre système fédéral interroge la cohérence d’ensemble des mesures imposées (les décisions sanitaires n’étant pas identiques d’un canton à l’autre, il est difficile pour le-la citoyen-ne de s’y retrouver).

Le pari des Automnales, en novembre prochain, n’est donc pas celui du chiffre, en termes de visiteurs-euses ou d’affaires conclues sur place. C’est celui de la résilience. C’est-à-dire notre capacité s’adapter à un contexte qui a changé, de s’ouvrir à un avenir proche qui ne sera pas un «retour à la normale» fantasmé mais plutôt la démonstration de solidarité d’une population soudée et responsable.

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