Peut-on faire de la politique autrement ? 

La promesse, tous les quatre ou cinq ans, naît des ambitions de nouveaux partis qui se créent : « Tous ceux qui nous ont précédés sont des imbéciles. Nous, qui n’avons jamais rien fait jusqu’ici, allons vous prouver que tout va changer. » 

Vous serez peut-être déçus, mais il n’y aura ni promesse, ni dénigrement. Notre travail procède en trois temps : identifier des valeurs autour desquelles se réunir, se projeter vers un avenir souhaitable, et travailler à réduire l’écart entre cet avenir et la réalité.

Les ritournelles dans le vent, chassées par de nouvelles bourrasques

Le problème, c’est que l’écart entre l’avenir souhaitable et la réalité vécue semble plutôt se creuser. On a pu entendre que les grandes convulsions de l’Histoire, c’était terminé ; que plus jamais la guerre ne viendrait menacer la stabilité de notre continent et que les armées n’étaient plus nécessaires. On a pu entendre que, grâce aux taux négatifs, nous étions entrés dans une ère nouvelle, celle de la croissance sans fin, de la dette gratuite, et tout cela sans risque d’inflation. On a même entendu ici où là – plutôt ici à Genève qu’ailleurs – que le gaz « naturel » allait nous libérer du nucléaire et du pétrole. On allait augmenter l’autonomie énergétique de Genève en construisant une centrale à gaz. Et en même temps, on bloquait des projets d’énergie solaire et on enterrait un projet de barrage hydroélectrique à Conflan. Ce n’est pas si vieux : on parle de 2009. 

Les mêmes causes produisent en général les mêmes effets. L’injection nécessaire de milliards de liquidités dans les économies mondiales, depuis la crise financière de 2008, celle de 2014, et la crise COVID, ne pouvait qu’aboutir, un jour, à une flambée inflationniste. Celle-ci conduit fatalement à un resserrement des taux d’intérêts. La dette genevoise, qui coûtait en 2022 quelque 133 millions d’intérêts bancaires, en coûtera déjà 20 de plus l’an prochain. Savez-vous ce que représentent ces intérêts de la dette ? environ 1'000 postes d’enseignantes ou d’enseignants. Pendant ce temps, cette inflation met en péril l’économie et les emplois. La récession a même atteint la plupart de nos pays voisins. Il faut donc sortir du prêt-à-penser partisan et investir massivement.

Ne pas laisser tarir ses acquis et renforcer ses atouts

Genève ne doit pas renoncer à ses grands projets. Si elle n’a plus de Salon de l’auto et a éteint ses feux estivaux, il faut repenser de grands rendez-vous pour accueillir les visiteurs et réunir les Genevois-es. Genève a raté le rendez-vous de la Cité de la Musique ; d’autres lieux sont possibles. Genève a doublé le budget pour rénover son Musée d’art et d’histoire, sans augmenter d’un pouce ses chances de concrétisation. Genève retarde la construction d’un cycle d’orientation parce qu’aucune commune ne veut accueillir les terrains d’entraînements des jeunes footballeurs. Genève n’a toujours pas remplacé son défunt Musée de l’horlogerie, alors que ce secteur a tant à offrir en termes de valorisation de nos métiers d’art, de projection dans l’avenir et d’innovation. A la fin de cette législature, nous aurons presque achevé tous les chantiers démarrés dans les précédentes, mais aucun grand projet n’a été voté qui pourrait en prendra le relais. « Alors on danse », dirait Stromae.

Pourtant, Genève continue de regorger d’opportunités. Et de bonnes volontés pour les saisir. Mais répétons-le : en politique, il faut savoir sortir du cadre pour dépasser le prêt-à-penser qui entrave les projets. Aucune projection dans l’avenir n’est possible si le taux cumulé d’aide sociale et de chômage dépasse 10% et si Genève ne parvient pas à réintégrer les demandeurs d’emploi sur le marché du travail ou à redonner aux plus fragiles les moyens de vivre - plutôt que survivre - dans la dignité. Aucune projection dans l’avenir n’est souhaitable si elle n’implique pas, rapidement, des réponses concrètes à notre dépendance énergétique. Aucune projection dans l’avenir n’est décente, si nous ne parvenons pas à renforcer la formation de nos jeunes et à consolider le lien social autour de nos seniors grâce à des projets intergénérationnels concerts. Et à l’heure où la Suisse accueillera, cet hiver, pas moins de 100'000 réfugiés du conflit ukrainien, aucune projection dans l’avenir ne sera crédible si nous ne parvenons pas à transformer, pour des milliers de personnes réfugiées d’Ukraine, d’Afghanistan, d’Afrique subsaharienne, leur détresse en espoir, leur exil en emploi. 

Le mouvement Libertés et Justice sociale est plus nécessaire que jamais

Alors, pourquoi lancer un nouveau mouvement dans l’arène ? Libertés et Justice sociale ne promet pas le Bonheur. Inspiré de l’essence républicaine du radicalisme genevois, notre mouvement cherche simplement à apporter des réponses réfléchies, réalisables et équitables aux grands enjeux du moment. Et nous sommes gourmands des réponses que d’autres pourront proposer, ouverts à les soutenir ou à les enrichir, dans la conviction que seule la recherche d’un consensus peut apporter un progrès.

Est-ce de gauche ou de droite ? Une mesure sera bénéfique à l’ensemble de la population, dès lors que son financement est assuré et son efficacité avérée ; une mesure sera pertinente si elle garantit une prospérité collective et la durabilité. Ce sera notre grille de lecture. 

C’est cette grille de lecture que les candidates et candidats de Libertés et Justice sociale se sont imposés au cours des précédentes semaines pour élaborer une vingtaine de propositions concrètes. Chacune de ces propositions se veut une contribution au dialogue politique pour la législature. Chacune répond à un problème précis, constitue une mesure réalisable dans le délai de 5 ans, dont l’impact est mesurable et dont le financement est identifié. Il y en aura d’autres, sans doute, au cours des prochains mois. Car nous allons continuer de faire de la politique.

Et on commence tout de suite avec notre propre calendrier politique, qui se décline en 20 projets concrets pour la législature à venir, égrenés au rythme des quelque 20 jours qui nous séparent de Noël.

Au plaisir d’en débattre avec vous, en vous suggérant de vous inscrire sur le site du mouvement ici.

Facebook
Twitter
Linkedin
Instagram
Youtube